Séries féministes : Culture populaire et technologies du genre

L’époque est aux séries télévisées féministes, qui ont connu un développement explosif depuis 2017 et le mouvement #MeToo. Chacun·e des téléspectateurices peut se rendre compte au quotidien de l’évolution qui a mis des femmes au premier plan du petit écran – mais qu’est-ce qui autorise à dire d’une série qu’elle est féministe ? Les recherches sur le genre dans les séries se sont certes brillamment développées depuis plusieurs décennies – voir en France les travaux de Geneviève Sellier et Noël Burch, ceux pionniers de Dominique Pasquier (1995 et 2005), notamment sur la réception de la série française Hélène et les Garçons (1992-1994, TF1), de Sabine Chalvon-Demersay (1999, 2007), de Raphaëlle Moine, et dans les nouvelles générations, les recherches passionnantes de Sarah Lécossais (2020), Céline Morin (2017), Mélanie Lallet (2014), Laetitia Biscarrat (2019), Mathieu Arbogast (2021), ou Dimitra Laurence Larochelle (2021).

 

Il ne s’agit pas pour nous ici de revenir sur l’intérêt de la catégorie du genre pour étudier les séries mais de poser la question de savoir si une série peut véritablement « être » féministe – question qui est de fait controversée, liée aux définitions mêmes du ou des féminismes, mais aussi à l’intérêt que l’on va porter aux séries en tant que telles et à leur pouvoir transformateur ou émancipateur ; ce à un moment historique où les séries touchent un très vaste public avec l’explosion du nombre de plateformes et du visionnage non linéaire des contenus.

 

Citer ce numéro spécial : Laugier, S. & Molinier, P. (2023). Qu’est-ce qu’une série féministe : Introduction. Cahiers du Genre, 75, 5-30. https://doi.org/10.3917/cdge.075.0005