La série "24 heures chrono" a-t-elle le pouvoir de nous rendre meilleurs ?

dans Sylvie Allouche (dir.), "24 heures chrono, naissance du genre sécuritaire ?"

24 heures chrono met en scène l’opposition entre les deux grandes théories morales que sont l’utilitarisme et le déontologisme autour de la question de savoir si la fin justifie ou non les moyens. Or certains critiques de 24 heures chrono, choqués en particulier par le traitement de la torture dans la série, lui reprochent de manipuler les spectateurs de façon à tous les transformer en utilitaristes assoiffés de torture, autrement dit à les déteriorer sur le plan moral, à les rendre mauvais. Je montre au contraire que 24 heures chrono rend son spectateur meilleur et m’appuie principalement pour ce faire sur la difficulté pour le déontologiste rigoureux à ne pas se rendre coupable de contradiction performative, en particulier celle qui consiste à utiliser des arguments de structure utilitariste pour défendre une position déontologiste.

 

Citer ce chapitre de livre : Allouche, S. "La série 24 heures chrono a-t-elle le pouvoir de nous rendre meilleurs ?", dans Sylvie Allouche (dir.), 24 heures chrono, naissance du genre sécuritaire ?, Paris, Vrin, 2022, https://doi.org/10.53984/philoseries03606