"Hippocrate" : critique de la faculté de soigner

Fallait-il être particulièrement obsessionnel ou voyeur pour se lancer dans le visionnage de la deuxième saison de la série Hippocrate, en pleine troisième vague de l’épidémie de Covid-19 ? Depuis plus d’un an, l’hôpital public occupe le centre de la scène médiatique : la saturation de ses services de réanimation est surveillée comme le lait sur le feu, la fatigue des équipes soignantes fait l’objet de nombreux reportages tandis que les médecins deviennent les invités récurrents des émissions d’actualités. Ce à quoi l’on peut ajouter la manière dont l’hôpital s’est imposé dans l’expérience de dizaines de milliers de malades et de proches de malades. On n’a donc jamais autant parlé de l’hôpital et des soignants et ils n’ont jamais été aussi présents au cœur des conversations ordinaires, jusqu’aux applaudissements, informels et éphémères, du printemps 2020. Dans ce contexte particulier, que peut-on attendre d’une série comme Hippocrate dont l’ambition affichée est de plonger le spectateur dans la réalité de l’hôpital aujourd’hui, en suivant, au plus près, le parcours de jeunes internes en stage ? Qu’est-ce que cette série peut encore nous donner à voir que nous n’ayons déjà vu ?

 

Citer cet article : de Saint Maurice, T. (2021). Hippocrate : critique de la faculté de soigner. Multitudes, 84, 177-183. https://doi.org/10.3917/mult.084.0177