"La Fièvre" nous rend-elle meilleurs ?

Éducation politique et réflexivité en séries

Dans l’épisode 3 de la série d’Éric Benzekri et Ziad Doueiri, La Fièvre, l’héroïne, Samuelle « Sam » Berger (Nina Meurisse), a l’intuition soudaine que la proposition lancée par sa nemesis, la polémiste d’extrême droite Marie Kinsky (Ana Girardot), est une tentative d’élargir la « fenêtre d’Overton » – qui comprend la gamme des idées politiquement acceptables. Elle se précipite sur un tableau (numérique) et trace un schéma très clair de cette fenêtre à l’intention de ses collègues de l’agence de communication, leur faisant ainsi comprendre – et nous révélant ainsi – la stratégie de Marie de « recadrage » de cette fenêtre, par la promotion de l’idée apparemment extrême d’autoriser le port d’armes en France. La scène est devenue quasi rituelle dans les séries télévisées qui veulent signaler leur ambition : un personnage va se mettre au tableau et produire, à l’aide de schémas, une éducation à son audience et donc aux spectateurs.

 

Référence

Laugier, S. "La Fièvre nous rend-elle meilleurs ? Education politique et réflexivité en séries", dans Raphaëlle LLorca et Jérémie Peltier (dir.), Sur La Fièvre. Enseignements politiques d'une série. Fondation Jean Jaurès, 2024, pp. 8-13.