Les séries politiques, miroir de l’actualité française
Depuis l’annonce de la dissolution, pas un jour ne passe sans qu’on ait l’impression de vivre au rythme haletant d’une série politique. Les fictions se nourrissent de la réalité, mais celle-ci peut aussi être influencée par la fiction.
Le dimanche 9 juin, à 21 heures, Emmanuel Macron intervient à la télévision. Les résultats des élections européennes sont désormais connus. Le camp présidentiel est défait. L’extrême droite obtient le meilleur score, avec plus de 31% des suffrages et 30 sièges. À la surprise générale, le président de la République annonce la dissolution du Parlement. Le lendemain, le compte X de Canal+ publie un extrait de la série politique Baron noir. L’actrice Anna Mouglalis, qui joue la présidente Amélie Dorendeu, y annonce la dissolution de l’Assemblée nationale. Commentaire de la chaîne payante : « Nous en train de nous refaire la saison 2 de Baron noir. »
Pour la philosophe Sandra Laugier, autrice de Nos vies en séries (2019) et qui a dirigé le livre collectif Les Séries. Laboratoires d’éveil politique (2023), « il existe de plus en plus une articulation entre fiction et réalité, avec souvent une collaboration des institutions politiques à la fabrication des fictions ». Le Parti socialiste (PS) pour Baron noir, la DGSE pour Le Bureau des légendes ou l’armée pour Cœurs noirs. « On ne le dit pas trop pour éviter qu’on parle de propagande. Mais c’est aussi une volonté de réalisme, car plus c’est réaliste, plus il y a de l’impact », souligne-t-elle auprès de Mediapart.
Lire l'article complet de François Bougon pour Mediapart : https://www-mediapart-fr.ezpaarse.univ-paris1.fr/journal/politique/170624/les-series-politiques-miroir-de-l-actualite-francaise